Ses patins roses dépassaient d’un drap blanc recouvrant son corps. C’est ainsi que le père de Tala a reconnu sa fille morte dans les décombres d’un appartement de la ville de Gaza touché par une frappe sioniste.
Houssam Salah Abouajwa a d’abord hésité à laisser sa fille Tala, 10 ans, sortir jouer, mais il a finalement cédé pour qu’elle puisse faire du roller près de leur maison dans la ville de Gaza. Deux minutes plus tard, il entend une explosion. Une frappe a tué sa fille, nouvelle victime parmi les enfants d’un génocide qui a fait des dizaines de milliers de morts en onze mois dans le territoire palestinien.
« Elle m’a supplié : S’il te plaît papa laisse-moi sortir. J’étais triste parce qu’elle voulait jouer avec les filles » dans le quartier, a confié son père jeudi à l’AFP après la frappe survenue mardi. En entendant l’explosion, il s’est précipité dehors. « Je l’ai trouvée sous les décombres » d’un appartement touché par la frappe.
« Je l’ai reconnue grâce à ses rollers, la seule chose visible d’elle. ». Une photo de Tala circulant largement sur les réseaux sociaux montre ses patins roses dépassant d’un drap blanc recouvrant son corps.
Tala, raconte son père, n’aimait pas être tout le temps enfermée. « Elle était joyeuse, aimait rire, et adorait sortir. » « Elle avait beaucoup de rêves. Elle me demandait toujours beaucoup de choses que je lui apportais. Elle m’a dit + je veux une paire de patins +, alors je lui ai offert des patins. »
« Ses rêves se sont envolés avec elle »
Tala est partie, laissant ses parents et ses frères désemparés. « Elle me disait : + pourquoi ne vivons-nous pas comme les autres enfants du monde ? Nous ne voulons pas de guerres, maman. J’en ai assez des guerres + », dit sa mère, Oum Tala.
« C’était une élève brillante, elle était très intelligente. Elle me disait : J’aimerais pouvoir aller au parc et jouer. Elle est morte, et ses rêves se sont envolés avec elle. »