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Résilience agricole et environnementale : En quête de solutions innovantes

Par Hassan GHEDIRI

Quoi que beaucoup mieux arrosée depuis l’automne, la Tunisie a intérêt  à saisir toutes les opportunités qui permettent de renforcer sa résilience en matière d’eau et des sols

 

Les universités et les institutions de recherches intéressées par les problématiques de résilience environnementale et plus particulièrement celles qui concernent la restauration des écosystèmes à travers le développement des solutions innovantes fondées sur la nature auront l’occasion de bénéficier d’un soutien technique et financier très important. Ceci est possible à travers la nouvelle édition du programme de partenariat pour la recherche et l’innovation dans la région méditerranéenne (PRIMA). Il s’agit d’un programme européen qui vise à financer des projets collaboratifs entre pays méditerranéens pour répondre aux défis communs de l’agriculture durable, de la gestion de l’eau et de la sécurité alimentaire  

En effet, les institutions tunisiennes intéressées peuvent bénéficier d’un financement très conséquent dans le cadre de la nouvelle édition du PRIMA. C’est le ministère chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique qui veille sur la mise en œuvre du programme en Tunisie. PRIMA 2025 s’inscrit justement dans une dynamique de résilience environnementale et de restauration des écosystèmes. Un axe particulièrement vital pour la Tunisie. Notre pays est aujourd’hui confronté à une accumulation de crises : la raréfaction et la surexploitation des ressources hydriques, la dégradation des sols agricoles et une dépendance croissante des importations alimentaires. L’agriculture tunisienne, qui absorbe près de 80 % des ressources en eau, repose en grande partie sur des cultures intensives en irrigation aggravant la pression sur les nappes phréatiques et accélérant la salinisation des terres.

Gestion intelligente

Face à cette situation critique, PRIMA 2025 se propose de financer des projets capables d’apporter des réponses concrètes et innovantes. Trois axes prioritaires guident les appels à projets, en l’occurrence la gestion intelligente de l’eau grâce aux nouvelles technologies (intelligence artificielle, capteurs connectés, modélisation numérique),  la modernisation des systèmes agricoles en promouvant l’agriculture de précision et les pratiques respectueuses de la biodiversité, et enfin le renforcement de la chaîne agroalimentaire par des solutions de traçabilité et la valorisation de produits durables.

La Tunisie n’en est pas à sa première participation. Depuis le lancement de PRIMA en 2018, des équipes tunisiennes ont été impliquées dans plusieurs projets financés. Parmi eux, des initiatives pour valoriser les sols salins avec des plantes adaptées, la réutilisation des eaux usées en agriculture, ou encore l’amélioration de la conservation de cultures emblématiques comme le figuier. Pour cette année, le programme est structuré en deux sections de financement. La première, financée directement par l’Union européenne, cible des projets d’envergure avec un budget moyen de 2,7 millions d’euros, soit environ 9,1 millions de dinars tunisiens par projet. La seconde section, financée par les États participants dont la Tunisie, soutiendra environ 20 projets avec un budget moyen de 1,5 million d’euros, soit près de 5 millions de dinars tunisiens par projet. 

Les porteurs de projets tunisiens ont jusqu’au 8 juillet prochain pour déposer leurs candidatures et saisir cette opportunité stratégique pour la Tunisie. En fait, il ne s’agit pas seulement de développer des solutions innovantes qui resteront cloisonnées entre les murs des laboratoires, mais de contribuer effectivement à la transformation de agriculture nationale pour la rendre plus résiliente, capable de faire face aux pressions climatiques croissantes.

H.G.

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