Les autorités misent toujours sur le secteur du phosphate, malgré la non-concrétisation de projets de développement de la production et les ventes en baisse cette année, avec la régression de l'extraction enregistrée principalement en raison de la poursuite des troubles sociales limitées dans certaines régions du bassin minier.
L’incapacité d’atteindre les objectifs de l’année en cours en matière de production n’empêche pas l’élaboration de plans optimistes permettant l’amélioration des perspectives du secteur, qui n’a pas réussi à trouver son rythme habituel de croissance depuis plus de 12 ans.
Un plan de relance
Dans ce contexte, la Présidence du gouvernement a annoncé qu’un Conseil ministériel restreint (CMR) a eu le lieu la semaine écoulée, où un programme a été adopté pour le développement, la production, le transport et la transformation du phosphate pour le quinquennat 2025-2030. Un mécanisme permanent de suivi a également été mis en place pour garantir la mise en œuvre effective de ce programme.
Le Conseil ministériel a examiné ce programme, ainsi que la situation actuelle et le plan d’action du Groupe Chimique Tunisien (GCT). Une nouvelle unité industrielle a été créée à Skhira, dédiée à la production de monophosphate fin et de monophosphate de calcium granulé, avec une capacité de production annuelle estimée à 250 000 tonnes.
Potentiel stratégique
Le CMR a pris la décision de rénover les unités de production d’acide sulfurique, d’en augmenter la disponibilité et de mettre en place un programme de maintenance pour les équipements lourds et les camions. En outre, il a approuvé la création d’une nouvelle unité industrielle à Sakhira, dédiée à la production d’acide phosphorique purifié, avec une capacité de production annuelle estimée à 60 000 tonnes.
Une unité de purification de l’acide phosphorique de cadmium sera également créée à El Mdhila, avec une capacité de production annuelle estimée à 180 000 tonnes.
Le programme d’action du GCT vise à augmenter de 80% l’activité de ses usines d’ici 2028.
Notons que les exportations de phosphate contribuent à réduire le déficit commercial sachant que le secteur est considéré comme l'un des leviers de la croissance économique nationale puisque ses revenus représentent 10% de la valeur globale des exportations.
Il pourvoit, également, environ 30 mille opportunités d'emplois directs et indirects.
Le phosphate constituait, par ailleurs, une source cruciale de devises étrangères, à côté des transferts de la diaspora et des recettes du tourisme, avant que son rôle, à ce niveau, ne diminue considérablement au cours des dix dernières années.