De nombreux projets, souvent d'ampleur, sont en attente, voire carrément bloqués dans les différentes régions. Sachant que ces blocages sont dus, en général, à des considérations d'ordre législatif et procédural inappropriées et dépassées.
S'agissant d'une question qui refait surface sur la scène depuis quelque temps, elle est constamment évoquée au plus haut niveau, comme cela a été le cas, lors de plusieurs réunions du Président de la République avec les responsables gouvernementaux et au cours desquels ils ont été exhortés à accélérer la mise en œuvre de certains de ces projets bloqués.
La voie de concrétisation
C’est dans ce contexte que le chef du gouvernement Kamel Maddouri a présidé, samedi dernier 21 septembre 2024, au Palais du gouvernement à la Kasbah, un conseil ministériel restreint (CMR) consacré à l'examen d'un projet de décret fixant des dispositions spécifiques liées à la réalisation des grands projets publics à caractère stratégique.
Lors de la réunion, les principales dispositions du projet de décret ont été abordées, notamment l'adoption de procédures et mesures spécifiques liées à la réalisation de grands projets stratégiques dans des secteurs de développement prioritaires, en particulier les procédures relatives au pilotage, suivi et réalisation ainsi que les modalités de conclusion des contrats.
Il s'agit également des mesures visant à accélérer la mise en œuvre des projets bloqués, lit-on dans un communiqué publié par la Présidence du gouvernement.
Le Chef du gouvernement a souligné que le projet de décret s'inscrit dans le cadre d'une série de réformes menées par le gouvernement, en particulier celles liées au renforcement et l'amélioration du climat des affaires.
Dans le même contexte, il a ajouté que les efforts sont axés sur la mise en place d'un certain nombre de mesures d'accompagnement et procédures pour assister les opérateurs traitant avec les structures publiques dans le cadre de la réalisation des projets.
Il a rappelé que ce conseil se tient en application des instructions du président de la République, Kaïs Saïed, concernant la révision de tous les textes législatifs et mesures qui entravent la réalisation des projets publics et privés, rappelant que les marchés publics représentent un levier stratégique pour atteindre le développement économique et social, et que la stimulation de l'investissement public constitue une condition préalable à la relance économique.
Levée des défis
Notons qu’à l’origine des blocages des grands projets publics au pays, on peut citer des lourdeurs administratives, des procédures fastidieuses et la multiplicité des intervenants.
Pourtant, et selon les déclarations du Chef de l'Etat, rien ne doit entraver la mise en œuvre des projets en question, a fortiori lorsque les fonds sont décaissés, toutes les procédures finalisées et les maîtres d’œuvre désignés.
Il est à rappeler que du « port d’Ennfidha » à « la porte de la Méditerranée », en passant par des projets portant sur des barrages, des transports, des autoroutes… plusieurs grands projets peinent à voir le jour ou même à lancer les travaux. La durée des projets est presque toujours prolongée au grand dam des populations.
En tout état de cause, ces blocages occasionnent des pertes sèches au budget public, des coûts additionnels pour les contribuables tunisiens. Toutefois, aujourd’hui, plus que jamais auparavant, la situation urge pour les Tunisiens, d’autant que les conflits armés en cours (Ukraine, Proche-Orient) et ceux susceptibles d’extension (Liban, Taïwan…), menacent de bouleverser les relations internationales, notamment dans le domaine économique et celui des investissements.