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Accroissement de la dette intérieure : Vers un nouveau mode de mobilisation des ressources

La Tunisie a enregistré une hausse significative de sa dette intérieure dont sa part de la dette publique globale a progressé de 42,7% du produit intérieur brut (PIB) à la fin du premier semestre 2023 à 51,1% au terme du mois de juin écoulé.

 

Cette évolution marque un tournant majeur dans la stratégie de financement du pays, visant à réduire sa dépendance vis-à-vis des créanciers internationaux. Il s’agit, en effet, d’une approche porteuse de plusieurs avantages tout en soulevant des défis multiples au niveau de l'équilibre de l’économie nationale qui ne cesse de présenter une forte résilience malgré la conjoncture régionale et mondiale contraignante.

 

Les enjeux macroéconomiques

 

L'accroissement de la dette intérieure dynamise l'économie tunisienne à travers divers mécanismes. Le financement accru de l'État sur le marché intérieur permet de reconfigurer les ressources monétaires et les modes de gouvernance de l'investissement et de la croissance.

 

Par ailleurs, il convient de noter l’équilibre remarquable constatée au niveau de la liquidité en raison de la baisse du volume de refinancement global sur le marché monétaire, ces derniers mois, outre l’accroissement de la demande intérieure dynamisée par la baisse de l’inflation.

 

De plus, cette dette n’est pas financée par une expansion monétaire et ceci permet de maîtriser toute augmentation conjoncturelle de la masse monétaire en circulation, créant un terrain propice à la diminution des pressions inflationnistes.

 

L'utilisation de cette dette pour stimuler les dépenses publiques pourrait également avoir des répercussions sur la demande globale. L’augmentation de la demande, accompagnée de la hausse proportionnelle de l'offre a entraîné une baisse des prix. Par ailleurs, au vu de l’amélioration du solde du compte courant, la croissance de la dette intérieure n’a pas eu d’impact sur les anticipations des acteurs économiques, notamment en termes d’attentes inflationnistes.

 

Néanmoins, cette nouvelle orientation présente plusieurs avantages de taille. La réduction de la dépendance vis-à-vis des créanciers internationaux offre une plus grande marge de manœuvre dans la conduite de la politique économique nationale. Cette autonomie accrue pourrait permettre à la Tunisie de mieux adapter ses politiques aux besoins spécifiques de son économie.

 

Avantages de taille

 

Pour tirer pleinement parti de cette stratégie tout en minimisant les risques, les autorités tunisiennes devront surveiller attentivement les indicateurs économiques et assurer un suivi continu de la gestion de la dette. Les autorités devront naviguer avec prudence, en veillant à ce que les mesures prises pour stimuler l'économie ne compromettent pas la stabilité des prix à moyen et long terme.

 

L'efficacité de cette approche dépendra de la manière dont les fonds seront utilisés. Des investissements productifs et une gestion prudente ne peuvent qu’atténuer les risques inflationnistes et stimuler la croissance économique à long terme.

 

Perspectives

 

L'évolution de la situation économique tunisienne dans les mois à venir confirmera certes la pertinence et l'efficacité de l’adoption de cette approche et ses répercussions sur l'inflation et la croissance du pays. La gestion avisée de la dette intérieure par les autorités ouvre la voie à une plus grande résilience économique, surtout que celle-ci est accompagnée de réformes structurelles et d'une politique budgétaire responsable.

 

Le succès de cette stratégie a amplement reposé sur la capacité du gouvernement tunisien à maintenir un équilibre délicat entre le financement intérieur et la stabilité macroéconomique, tout en poursuivant la réalisation efficiente de plusieurs réformes nécessaires qui ont permis de renforcer les fondamentaux de l'économie nationale.

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