Par Imen Abderrahmani
La célébration de la Journée internationale de la danse, aujourd’hui, le 29 avril, sera à la Cité de la culture synonyme de rencontres-débats, mémoire et créativité. Un programme ambitieux est tracé pour toute la journée. Détails !
Les artistes tunisiens ne manqueront plus cette occasion pour rencontrer le grand public et surtout pour poursuivre leur marche pour une reconnaissance officielle du métier de danseur-chorégraphe, au-delà des regards dénigrants des uns et des préjugés des autres.
La célébration de la Journée internationale de la danse sera alors une fête d’une « révolution » chorégraphique en marche, une ode à la vie, au geste, au corps libre… Alors pour marquer cette journée et saluer ces esprits libres transformant l’idée en une danse, le Pôle Ballets et Arts chorégraphiques du Théâtre de l’Opéra de Tunis propose aujourd’hui, à partir de 10h00, une série de rendez-vous où la danse est racontée dans tous ses états, et célébrée par différentes générations d’artistes.
La formation en danse en Tunisie et les subventions et financements des projets chorégraphiques en Tunisie et à l’international, deux sujets qui seront abordés lors de la rencontre-débat prévue ce matin et qui sera axée sur deux parties, avec comme invités d’honneur Malek Sebai, Abdelkader Drihli, Nawel Skandrani et Cyrine Kalai qui partageront avec les danseurs et les passionnés de la danse des fragments de leurs expériences et qui mettront en lumière les circuits et les réseaux qui permettront à tout danseur porteur d’un projet d’avoir du financement.
D’hier et d’aujourd’hui
Suite à cette rencontre qui réunira la communauté de danseurs, les organisateurs convient le grand public et également les professionnels à découvrir un bouquet de créations fraiches. Au programme de cette parenthèse dansante prévue entre 16h00 et 19h45 : « Right now » de Oumaïma Manai, « Ana win ? » de Tarek Bouzid, « Le rythme de la révolution » de Ghazi Chebbi, « Partitions » de Anne Marie Sellami et « Aarboûn » de Imed Jemaâ.
Célébration du patrimoine chorégraphique tunisien, et de la mémoire de la danse en Tunisie, la 3ème partie de cette journée exceptionnelle sera avec un hommage-posthume rendu à une pléiade d’artistes tunisiens qui ont contribué au développement de la pratique chorégraphique en Tunisie et qui ont marqué la mémoire des Tunisiens, à savoir, Hamadi Laghbebi, Ismail Hattab, Ridha Amroussi, Zina et Aziza et Néjib Khalfallah.
D’autres artistes pionniers seront également à l’honneur, lors de ce rendez-vous qu’accueille le Théâtre de l’Opéra à partir de 20h00 : Zohra El Khemiri (alias Zohra Lambouba), Khira Dhaoui, Esmahen Chaari, Anne Marie Sellami, Nawel Skandrani, Imed Jemaa, Inna Bouchnak, Jalel Douma et Malek Sebai.
La clôture de cette célébration sera avec « La soirée des écoles », offrant à voir quelques tableaux chorégraphiques signés dans ces établissements dans différents styles : Breakdance, danse classique, danse orientale, danse africaine… La soirée des écoles se veut aussi la soirée de découvertes de jeunes talents qui assureront la relève. Une soirée aussi rythmée et riche en danses et performances ne peut se clôturer qu’avec la Troupe nationale des arts populaires, gardienne de la mémoire chorégraphique et vestimentaire tunisienne, depuis plus de 62 ans, date de sa création par Feu Salah Mehdi.
La danse, mémoire du corps
Créée en 1982 par le Comité international de la danse de l’Institut international de théâtre de l’UNESCO, la Journée internationale de la danse (JID) est célébrée le 29 avril, en hommage à l’anniversaire de naissance de Jean-Georges Noverre (1727-1810), éminent chorégraphe à l’origine d’importantes réformes dans la production de ballets. Le message de cette année est signé par le danseur-chorégraphe et acteur Mikhail Baryshnikov.
« Il est souvent dit que la danse peut exprimer l'ineffable. La joie, le chagrin et le désespoir deviennent visibles ; expressions incarnées de notre fragilité partagée. La danse peut alors éveiller l’empathie, inspirer la bonté et susciter le désir de guérir plutôt que de blesser » a-t-il écrit.
« Plus encore aujourd'hui, quand des centaines de milliers de personnes endurent la guerre, traversent des bouleversements politiques et se lèvent pour protester contre l’injustice, une réflexion honnête est plus que vitale. C'est certes un lourd fardeau pour le corps, la danse et l'art.
Pourtant, l’art reste le meilleur moyen de donner forme au non-dit, et c’est le moment de nous poser ces questions : Où est ma vérité ? Comment m’honorer moi-même et honorer ma communauté ? À qui suis-je en train de donner la réplique ? », s’interroge l’artiste, situant la danse dans un contexte contemporain, au cœur de l’actualité politique mondiale.
I.A.