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Edito : Un contrôle fiscal sous « influence » ! - Par Kamel ZAIEM

Le contrôle fiscal, qui a longtemps battu de l’aile ces dernières années, est en train de reprendre des couleurs. Avec une plus forte volonté des structures concernées, ce contrôle est en train de toucher ceux qui pensaient être « intouchables » et qui ne livrent jamais la vérité sur leurs énormes rentrées d’argent. 

Il s’agit de nouvelles pratiques en matière de contrôle fiscal sur des terrains restés longtemps « impraticables ». Au cours des dernières semaines, les brigades des impôts ont effectué des « descentes » dans des cafés et restaurants huppés  du côté du Lac 2. Et comme attendu, les chiffres révélés dépassent, de très loin, ceux qui sont divulgués.

Ils étaient trente inspecteurs fiscaux et huit analystes en informatique déployés simultanément lors de cette opération. Le choix de ces cafés et restaurants était ciblé, vu les recettes qu’ils dégagent.  Plusieurs documents ont été saisis, tels que des factures, des pièces comptables ainsi que des tickets de caisse. Ces saisies permettront à cette brigade de comparer les recettes réelles avec les déclarations fiscales. A première vue, le constat est énorme puisqu’il y a une différence qui dépasse les dizaines de millions de dinars, et cette différence pourrait encore augmenter suite à cette campagne de contrôle.

Loin des cafés, des restaurants et des caisses enregistreuses, cette brigade compte s’attaquer à l’armada d’influenceurs et surtout d’influenceuses qui sont en train de faire l’actualité, de profiter au maximum de l’intérêt de leurs « followers » et de gagner énormément d’argent. D’après le directeur de la BILCEF, le contrôle de ces exploitants de l’espace virtuel et des réseaux sociaux va bientôt être effectué conformément à la législation fiscale tunisienne qui nous permet de constater des infractions en analysant le train de vie de certains influenceurs, souvent disproportionné par rapport à leurs déclarations de revenus. Il a rappelé que ces derniers doivent disposer d’un identifiant fiscal avant d’exercer leur activité, afin de déclarer convenablement leurs revenus.

On s’attend même à voir le fisc faire son entrée dans le domaine du sport, surtout auprès des sportifs professionnels. Il n’est pas normal qu’un joueur de football ou un entraineur, qui gagne près de quarante ou cinquante mille dinars mensuellement, sans parler des étrangers qui perçoivent encore plus et en devises SVP,  sans payer aucun millime pour le fisc. Pourtant, il s’agit d’un championnat professionnel où tout ce beau monde est lié par des contrats clairs et nets qui indiquent des chiffres parfois inimaginables alors que les bénéficiaires, au contraire de ce qui se passe en Europe où le fisc impose de payer au moins 50% de ces gains, ne font que cueillir de telles fortunes sans aucune contrepartie.

Avec cette nouvelle orientation qui fera payer le fisc à tous ceux et celles qui gagnent beaucoup d’argent, l’Etat peut assurer une bonne partie de ses ressources pour renflouer ses caisses et dépasser les actuelles difficultés économiques, en plus de l’aspect social que cela provoquera en voyant les riches payer les impôts comme le font les pauvres depuis toujours…

K.Z.

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