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Le saviez-vous ? Charles Nicolle est enterré à l’Institut Pasteur de Tunis

En débarquant à Tunis avec sa famille le 23 décembre 1902, pour diriger un petit labo de recherches scientifiques, Charles Nicolle n’a pas imaginé que sa vie va vraiment basculer et qu’il restera trente-quatre ans dans ce pays et qu’il sera même enterré à l’Institut Pasteur de Tunis conformément à son testament. L’Institut Pasteur dont il a été derrière sa création et où il a mené de nombreuses recherches qui lui ont valu, en 1928, le prix Nobel de médecine en 1928.

Enfant de la Normandie, Charles Nicolle, un nom qui a bel et bien marqué l’histoire de la médecine et qui a été attribué à deux hôpitaux : le 1er à Tunis en 1946 en reconnaissance aux efforts de ce scientifique alors que le 2ème est situé à Rouen où Charles Nicolle est né. Le nom de ce chercheur a été attribué quelques années plus tard, en 1953, au Centre hospitalier universitaire de Rouen.

Médecin et microbiologiste français, Charles Jule-Henri Nicolle (21 septembre 1866 à Rouen, France - 28 février 1936 à Tunis) est lauréat du prix Nobel de médecine de 1928 pour sa recherche portant sur la transmission du typhus. Un prix qui a permis à ce médecin de faire son entrée à l’histoire de la grande porte.

Atteint d’une surdité évolutive, médecin brillant, Charles Nicolle a dû faire face à son époque à des jaloux et des hypocrites.

Le tournant

Après le rejet de sa demande d’agrandir son laboratoire, de la part du directeur de l’Ecole de médecine de Rouen, Charles Nicolle a reçu une offre. C’est cette offre qui a changé toute sa vie et propulsé sa carrière scientifique.  

Alors, motivé et confiant, il accepte une proposition pour venir à Tunis et remplacer André Loir, à la tête d’un petit laboratoire dont la création remonte à 1893. Alors, il débarque en décembre 1902 à Tunis, à l’époque sous le protectorat français. Et c’est sur cette terre nouvelle que ce biologiste qui a été accompagné par sa famille passe toute sa vie, multipliant les recherches.  

Voulant pousser de plus en plus les recherches, ambitieux, Charles Nicolle a demandé en 1903 au résident général la construction d’un Institut Pasteur digne de ce nom. Il faut dire que le jeune médecin à l’époque a été fort impressionné de Pasteur. Certaines sources mentionnent que Charles Nicolle- alors qu’il a été encore étudiante, à la fin de seconde année de médecine, en 1887, à l’Institut Pasteur de Paris- a croisé un jour Louis Pasteur, encore vivant, dans un escalier et que ce dernier lui a recommandé de beaucoup travailler.  

L’institut Pasteur, seule et unique demeure

Les travaux du nouveau bâtiment se sont achevés, Charles Nicolle s’est installé dans les nouveaux locaux en février 1904. Une année plus tard, l’Institut a été inauguré officiellement, le 3 mai 1905 en présence des autorités locales et du docteur Gauthier, ministre des Travaux publics en France.

Motivé, le biologiste avec ses collaborateurs se sont lancés dans les recherches, s’intéressant au paludisme, à la brucellose, au trachome, aux leishmanioses… Les découvertes se sont multipliées contribuant à la compréhension de tant de maladies.

La reconnaissance a été au rendez-vous. En 1927, le prix Osiris de l’Institut de France a été attribué à Charles Nicolle. Cette même année, il a fêté ses 25 ans à la tête de l'Institut Pasteur de Tunis et l’arrivée à Tunis fille Marcelle médecin aussi pour exercer dans les hôpitaux de Tunis.

Couronnement de ses recherches qui ont été également publiées dans les revues scientifiques de l’époque a été  en 1928 avec le Prix Nobel de médecine pour l'ensemble de ses travaux sur le typhus. Pour des problèmes de santé, Charles Nicolle n’a pas pu voyager pour la cérémonie de remise du prix.

 

 

« La Presse Médicale, à laquelle je collabore, m’a consacré une ligne dans laquelle mon nom a été amputé d’un de ses deux. Et Paris Médical n’a même pas signalé le fait. Je ne vois là aucune intention hostile, mais seulement cette impression que Paris seul compte et que Tunis, en somme, n’est pas la France» a commenté Charles Nicolle déçu du comportement de ses compatriotes.

Malgré la maladie, il continue ses recherches et ses expériences jusqu’au jour de son décès, le 28 février 1936.  Charles Nicolle repose, comme il l’avait voulu, dans son Institut Pasteur de Tunis où il a été inhumé revêtu de sa blouse de travail. Sur sa tombe, on peut distinguer une fine sculpture d’un pommier, symbole de la Normandie et de Rouen sa ville natale, et un olivier, symbole de la Tunisie, terre d’adoption et de réussite. C’est ainsi que l’extraordinaire saga de ce grand scientifique s’est clôturé…

Imen ABDERRAHMANI

 

 

 

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