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Edito : Intelligence Artificielle et intérêt superficiel ! - Par Kamel ZAIEM

Elle est bien là et elle fait déjà peur à beaucoup de gens malgré les avantages qu’elle présente. L’Intelligence Artificielle (IA) est en train de prendre place dans quasiment tous les domaines et elle commence à menacer beaucoup de métiers et à modifier la nature du marché de l’emploi dans le monde. Qu’en sera-t-il en Tunisie ?

D’après les spécialistes en la matière, les changements prévus seront encore plus évidents à partir de l’année 2030. Dans cinq ans, le constat sera plus clair avec des métiers qui vont connaître un grand déclin et d’autres, malheureusement en nombre inférieur, qui prendront leur place.

Les récentes études lancées par d’éminents spécialistes viennent de confirmer les changements prévus dans le marché de l’emploi. D’ici 2030, la Tunisie connaîtra un bouleversement majeur de son marché du travail, marqué par une rotation de 20% des emplois. Selon le rapport 2025 du Forum économique mondial, soutenu par l’IACE, les métiers technologiques, essentiellement dans les domaines de technologie, de l’économie, de la transition énergétique verte entre autres, domineront les secteurs en croissance, tandis que d’autres, liés aux tâches répétitives, et ils sont nombreux dans notre vie de tous les jours, déclineront fortement.

Le même rapport comprend une étude sur « L’avenir de l’emploi en Tunisie » établissant les fonctions croissantes en Tunisie. Ces dernières seraient principalement liées à la technologie, les méga-données, l’intelligence artificielle, la cybersécurité, le génie robotique, le leadership, l’impact social, la gestion de l’environnement et la gestion des talents, tous des domaines qui datent de très peu et qui vont absorber un grand nombre de demandeurs d’emploi parmi ceux qui vont s’y spécialiser.

En contrepartie, l’étude souligne une nette et rapide baisse dans le recrutement des ouvriers, des comptables, des agents d’audit des usines ainsi que dans les fonctions liées aux livres, à l’édition en papier et aux gestionnaires des salaires. Ces métiers vont payer les frais de l’automatisation croissante, à la numérisation des données et à l’évolution des besoins du marché.

L’étude indique que 80% des entreprises actives du pays ont identifié « le manque de compétences » comme le plus important obstacle entravant leur transformation numérique et leur développement d’ici 2030. Le même rapport indique que 86 % des entreprises cherchent à améliorer les compétences et l’efficacité de leur main-d’œuvre afin de répondre aux nouvelles orientations.

Elle indique également que les entreprises soumises à l’étude considèrent que l’expansion de l’accès numérique est une orientation nécessaire à la sécurité du processus de développement de l’entreprise. Ces entreprise s’accordent aussi à dire qu’une orientation macroéconomique est nécessaire pour faire face à la cherté de la vie et au faible taux de croissance économique.

Les chiffres sont là et les études sont claires quant à l’avenir du marché de l’emploi, pour la Tunisie comme pour la plupart des pays du monde. Toutefois, on a l’impression que ce grand changement de décor dans les domaines de l’emploi et de la transformation en matière de travail ne semble pas encore occuper la place qu’il mérite dans les priorités de l’Etat et des entreprises. Alors que tout semble changer avec une vitesse vertigineuse, les solutions de rechange ne figurent pas encore sur la feuille de route des parties concernées alors que le sujet devient de plus en plus vital. Point de campagnes de sensibilisation, point d’alternatives susceptibles de minimiser les éventuels dégâts et une curieuse nonchalance qui risque de voir cette IA tout emporter sur son chemin alors qu’un peu plus d’intérêt et de prise de responsabilité pourrait préparer le pays à ces changements et aux possibles nouvelles orientations en matière de formation et d’emploi.

K. Z.

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