Par Chokri Baccouche
Aucune force ne peut venir à bout de la détermination d’un peuple à défendre son droit à l’existence. Cette vérité, maintes fois confirmée par des faits historiques, s’est de nouveau vérifiée durant la sordide guerre de Gaza. Jamais dans l’histoire tourmentée de l’humanité un conflit n’a concentré autant d’horreurs, de génocides et de crimes perpétrés par une force de l’occupation contre un peuple vulnérable. Dans l’enclave palestinienne sinistrée, les atrocités sionistes dépassent l’imagination. Elles sont visibles à l’œil nu à travers la destruction massive de toute l’infrastructure. Les habitations, les hôpitaux, les écoles, les routes et tout ce qui rappelle l’existence d’une vie antérieure ont été réduits en poussière, dans un déchainement de haine vindicative sans nulle autre pareille. La guerre de Gaza se distingue également, de triste et sinistre mémoire, par le nombre incroyable de victimes civiles palestiniennes, dont notamment des enfants. Bref, on peut dire que le Premier ministre sioniste, Benjamin Netanyahu, n’a pas fait dans le détail durant sa campagne de la terreur qui vise à éradiquer tout un peuple de la surface de la terre. Seize mois après le déclenchement de cette sordide guerre et malgré l’appui inconditionnel et incommensurable de ses alliés occidentaux qui lui ont fourni toute l’assistance militaire et la logistique nécessaire pour réaliser ses sombres desseins, le Néron du Moyen-Orient a essuyé un échec cuisant. Non seulement il n’a réussi à concrétiser aucun objectif qu’il s’était fixé, mais le peuple palestinien est toujours debout. Le Hamas n’a pas été éradiqué comme il l’avait souhaité et les Palestiniens ont démontré de manière on ne peut plus évidente qu’ils sont encore plus enracinés dans la terre de leurs ancêtres.
Ce brave peuple qui a donné au monde une remarquable leçon de courage, d’abnégation et de force de caractère unique dans les annales de l’histoire a fait preuve d’une résilience qui défie toutes les projections militaires et politiques de l’entité sioniste. Sans surprise, le couac de Netanyahu est très mal digéré outre Atlantique. Après le vieux président Joe Biden qui s’est plié en quatre pour satisfaire tous les caprices de son protégé israélien allant jusqu’à impliquer directement son pays dans le conflit, c’est au tour de son successeur de prendre la relève, avec le même acharnement et la même partialité malveillante. Donald Trump propose en effet la déportation de 1,5 million de Palestiniens de Gaza vers la Jordanie et l’Egypte dans un déni total de leur droit historique et une violation flagrante de toutes les résolutions onusiennes relatives au conflit israélo-palestinien. De toute évidence, les Etats-Unis s’obstinent à commettre les mêmes erreurs. Et comme les mêmes erreurs conduisent inévitablement aux mêmes mauvais résultats, les responsables américains seraient certainement bien inspirés d’en prendre bonne note et de se rendre à l’évidence que la politique du fait accompli ne mène strictement à rien. L’histoire nous enseigne en effet que la force brutale ne peut éternellement dicter l’ordre du monde. Aucun Etat, aussi puissant soit-il, ne peut indéfiniment mener le monde à la baguette et s’arroger le droit de redessiner la carte géopolitique de la planète en fonction de ses seuls intérêts. De même que tous les projets colonialistes fondés sur l’injustice et l’usurpation par la force de territoires appartenant à autrui ne peuvent éternellement résister à l’usure du temps et surtout à la détermination de leurs propriétaires légitimes de les reprendre. Tel est le cas des Palestiniens qui ont donné la preuve formelle qu’ils ne sont pas prêts de céder à l’occupant sioniste la terre de leurs ancêtres, vaille que vaille et quel qu’en soit le prix à payer. Ils l’ont démontré avec courage tout au long des 70 dernières années et ils continueront à le prouver aussi longtemps que cela s‘avère nécessaire avec la même ténacité et la même détermination.
Dans l’intérêt de tous et par souci d’équité et de justice aussi bien les dirigeants américains que leurs protégés gagneraient à se rendre à cette évidence. Beaucoup plus qu’un simple revers militaire, la guerre de Gaza signe en effet l’effondrement d’une logique – absurde et répréhensible -- de domination qui a d’ailleurs permis, aujourd’hui, au Premier ministre israélien de gagner haut la main le trophée du plus grand criminel du 21ème siècle et d’entrer de plain-pied au Panthéon des plus grands tyrans de l’histoire. Ironie du sort, Netanyahu aura été finalement l’artisan d’un holocauste palestinien, qui a dépassé en horreur les exactions nazies subies par son propre peuple durant la Seconde guerre mondiale…
C.B.