Le Forum tunisien des Droits économiques et Sociaux (FTDES)a publié, hier jeudi, un rapport portant sur les accidents impliquant le transport des travailleurs agricoles.
Ce rapport fait état de 74 accidents survenus depuis 2015, ayant entraîné 870 blessés et soixante décès. Il est important de noter que ces chiffres ne couvrent que les incidents ayant fait l'objet d'une médiatisation.
Depuis 2020, 38 accidents ont été enregistrés, entraînant la mort de vingt personnes et blessant 358 autres. La moitié de ces incidents se sont produits dans les gouvernorats de Sidi-Bouzid et de Kairouan, suivis de Kasserine et des autres gouvernorats du nord-ouest.
Dans son communiqué, le FTDES souligne que bien qu'une législation régissant les conditions de transport des travailleurs agricoles existe, la problématique de la demande et de l'octroi des autorisations reste en suspens en raison du flou entourant les conditions ou du manque de compatibilité avec la réalité du travail agricole. Cette situation est exacerbée par les intérêts des intermédiaires irréguliers, qui exercent cette activité.
À titre d'exemple, à Sidi-Bouzid, aucun permis n'a été délivré depuis l'entrée en vigueur de la loi, faute de demande adressée à l'État. La même situation prévaut à Kairouan, où aucun dossier complet et conforme aux exigences légales n'a été soumis.
Ces problèmes sont également attribués aux tarifs pratiqués, les transporteurs informels facturant souvent cinq dinars ou plus par trajet, indépendamment de la distance parcourue. En revanche, la loi impose un tarif variant de 0,75 à 0,85 dinar pour chaque tranche de dix kilomètres.
Selon le rapport, 80% des travailleurs agricoles se déplacent à bord de camions, et 67% estiment que l'État est responsable des accidents.