L'année 2024 a été marquée par différentes évolutions qui ont constitué un tournant pour le secteur industriel tunisien, marqué par des défis multiples et des perspectives de croissance plutôt rassurantes.
Après une année 2023 où la croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) était à un niveau relativement limité à la suite des répercussions du contexte régional et international, les premiers indicateurs de 2024 révèlent une situation contrastée.
Légère régression
Le début de l'année écoulée a été particulièrement mitigé en termes de performances, avec une baisse de la valeur ajoutée du secteur industriel de 5% au premier trimestre. Ce recul est attribué à une régression de la valeur ajoutée de certaines filières, notamment l'agro-alimentaire, le textile et l'extraction des ressources naturelles.
Les données de l'Institut National de la Statistique (INS) montrent que le PIB marchand a enregistré une contraction de 0,2%, accentuant les défis quant à l’évolution de la contribution du secteur industriel au niveau de la formation de l et du capital fixe et de l’investissement au pays. Ce phénomène s'inscrit dans un contexte plus large où l'économie tunisienne œuvre pour le traçage des contours favorables à la réalisation d’un développement socio-économique pérenne.
Des signes de croissance progressive
Malgré un début d'année relativement contrasté en termes de performances réalisées, des signes encourageants sont apparus au troisième trimestre. L'économie a enregistré une croissance de 1,8%, avec un secteur industriel en progression de 1,6%.
Cette amélioration est en grande partie due à la reprise des industries agro-alimentaires et chimiques, qui ont connu des augmentations respectives de 3% et 2,8%. Toutefois, cette embellie était restée comme limitée du fait qu’elle n’a pas compensé pas assez les légères réalisations concrétisées durant les premiers mois de l'année.
Un autre aspect intéressant au niveau de l’analyse est l’évolution des intentions d'investissement dans le secteur industriel, qui se sont dépréciées de 17,2% par rapport à l'année précédente. Cette tendance est largement attribuée à des facteurs exogènes dont essentiellement la baisse de la demande intérieure au marché européen ce qui a hypothéqué légèrement la capacité du pays à attirer des capitaux nécessaires pour dynamiser davantage l’industrie nationale. Au fait, sans un regain d'investissement, il est, globalement, difficile d'envisager un véritable redressement économique soutenu.
Importance des ajustements profonds
Les analyses spécialisées insistent sur l’importance d'entreprendre des réformes de fond. La mise en œuvre rapide et efficace de ces réformes pourrait permettre d'améliorer la compétitivité de plusieurs filières du secteur industriel et d'encourager les investissements.
Les filières à fort potentiel d'exportation doivent être soutenues pour stimuler l'emploi et favoriser une dynamique positive dans l'ensemble de l'économie. La dynamisation accrue du secteur industriel apparaît comme une priorité pour garantir une croissance durable et inclusive.
Les résultats mitigés observés jusqu'à présent témoignent d'une nécessité pressante d'action pour transformer les défis en opportunités. La capacité du pays à naviguer ces eaux tumultueuses sera déterminantes pour confirmer les acquis économiques et les performances réalisées au niveau de plusieurs secteurs en dépit des défis en l’occurrence à l’échelle régionale.