En 2024, les recettes d'exportation ont connu une hausse significative, atteignant 4,8 milliards de dinars, ce qui témoigne d'une dynamique positive dans le secteur. Cependant, malgré ces succès, l'Office National de l'Huile (ONH) nécessite une attention particulière et des réformes profondes.
Sous cet angle, l’ONH joue un rôle central dans l'économie tunisienne, notamment par la production et l'exportation d'huile d'olive.
Une filière en mutation
La Tunisie se positionne comme l'un des principaux producteurs d'huile d'olive au monde, avec environ 1.750 huileries et une production estimée à 340 mille tonnes pour la saison 2024-2025. Les exportations ont également augmenté, avec près de 181.258 tonnes expédiées, dont une part significative est conditionnée pour le marché international.
Cette croissance est soutenue par une demande mondiale croissante et des prix compétitifs, avec un prix moyen d'environ 26.508 dinars par tonne. Toutefois, cette réussite cache des défis internes qui pourraient freiner la durabilité de cette croissance.
Malgré les chiffres encourageants, l'ONH nécessite selon plusieurs parties prenantes au secteur, une évolution notable dans sa gestion et son organisation. Le Président de la République Kais Saïed a récemment souligné la nécessité d'une réforme pour optimiser la cueillette des olives et améliorer l'efficacité des opérations de l'office. Les défis portent notamment sur la consolidation de l’adaptation de l'ONH, d’une manière optimale, aux évolutions du marché tout en répondant, convenablement, aux attentes des producteurs locaux.
Impact sur la production
Les agriculteurs tunisiens ressentent directement les effets de cette situation. Bien que la production nationale soit élevée, les petits producteurs soulèvent dans certains cas des interrogations au sujet des interventions de l'ONH lors des récoltes. Les appels à une meilleure coordination entre les huileries et l'office se multiplient, afin de garantir un soutien adéquat aux producteurs surtout durant la période critique de récolte.
Actuellement, les liens entre les différents maillons de la chaîne de valeur oléicole ne sont pas suffisamment formalisés, ce qui entraîne une fragmentation du secteur. Les petits producteurs, souvent en concurrence avec des acteurs plus importants, se sentent désavantagés par cette situation.
Vers un ajustement profond
Pour garantir un avenir florissant à l'industrie oléicole tunisienne, l'Office National de l'Huile (ONH) doit impérativement initier un processus de réforme structuré et efficace. Parmi les mesures à envisager, la modernisation des infrastructures est primordiale.
Cela inclut la mise à niveau des huileries existantes pour intégrer des technologies de pointe, telles que des systèmes de trituration à chaîne continue, permettant une production plus rapide et de meilleure qualité. En parallèle, il est essentiel d'améliorer la formation des producteurs en leur offrant des programmes d'éducation sur les meilleures pratiques agricoles et les techniques de récolte, afin d'optimiser la qualité des olives dès le champ.
Une stratégie de marketing renforcée est également nécessaire pour positionner l'huile d'olive tunisienne sur les marchés internationaux. De plus, l'ONH devrait encourager une collaboration accrue entre les différents acteurs du secteur, y compris les producteurs, les transformateurs et les distributeurs, afin de créer un réseau solide qui favorise l'échange d'idées et de ressources.
L'appui de la prospérité de l'ONH repose sur sa capacité à s'adapter aux exigences contemporaines du marché tout en soutenant ses producteurs. Le potentiel de l'industrie oléicole tunisienne est immense, mais il nécessite une approche proactive et des actions concrètes pour transformer ces opportunités en succès durables.