Les données récemment publiées par l'Association Tunisienne de Sécurité Routière révèlent une réalité alarmante : les accidents de la route en Tunisie coûtent chaque année 1400 millions de dinars (MD), sans compter les pertes de journées de travail et les charges sociales.
Les compagnies d'assurance, quant à elles, versent environ 800 (MD) en indemnités, un montant considérable qui pourrait être investi dans l'amélioration des infrastructures routières si une stratégie nationale pour la sécurité routière était mise en place.
Moderniser les infrastructures routières
Pour contrer cette situation préoccupante, les autorités tunisiennes envisagent de moderniser les infrastructures routières tout en révisant le code de la route. L'objectif est ambitieux : réduire le nombre d'accidents de 50% d'ici 2030.
Cela passe par une surveillance accrue des infractions et une augmentation des amendes pour les comportements dangereux au volant. Toutefois, cette volonté institutionnelle doit s'accompagner d'un financement adéquat pour être réellement efficace.
Un rapport de la Banque mondiale souligne un déficit significatif dans le financement des projets de sécurité routière, entravant ainsi les efforts pour diminuer les taux de mortalité et de blessures liés aux accidents. Chaque année, environ 1.19 million de personnes perdent la vie sur les routes à l'échelle mondiale, et la Tunisie n'échappe pas à cette tragédie. En effet, le pays fait face à un taux de mortalité routière parmi les plus élevés, avec 92% des décès survenus dans des pays à revenu faible ou intermédiaire.
Importance des investissements
Lors d'une récente réunion à Marrakech, organisée par des banques de développement multilatérales, l'importance d'investissements massifs dans la sécurité routière a été mise en avant. Les discussions ont souligné la nécessité d'une collaboration renforcée entre les gouvernements, le secteur privé et les bailleurs de fonds internationaux pour combler le manque à gagner financier.
Des mécanismes tels que des prêts liés à des résultats spécifiques et des obligations durables pourraient jouer un rôle clé dans le financement des initiatives en matière de sécurité routière.
La Tunisie atteint progressivement les objectifs mondiaux en réduisant les accidents annuels de 20% dans un premier temps, notant que la modification des lois sera un pilier important pour atteindre les objectifs fixés par l'Organisation mondiale de la santé d'ici 2030.