Ça y est, la grande bataille de l’IA est lancée. Les géants de la Tech qui ne comptent plus les milliards qu’ils investissent dans le développement des infrastructures nécessaires au développement et au perfectionnement des chatpots (ces logiciels conçus pour interagir avec les utilisateurs) sont en train de provoquer une guerre mondiale. L’engouement suscité depuis l’émergence de cette technologie qui, au départ, a semblé être l’apanage des experts et un domaine réservé aux communautés plus ou moins sélective de technophiles est en passe de devenir complètement hystérique. A partir de maintenant, la course pour la maîtrise de cette révolution, qui sera incontestablement la nouvelle arme de la guerre technologique et économique que se livrent les grandes puissances, est plus que jamais incertain. Il faut dire que ce n’est d’ailleurs pas un hasard que ce soit une start-up chinoise d’IA low-cost qui vient infliger une gifle aux mastodontes américains de l’intelligence artificielle. Le lancement de SeepSeek (retenez bien son nom, vous le verrez désormais partout !), puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a eu l’effet d’une bombe qui a détruit, en seulement quelques heures, le mythe de la suprématie technologique américaine en provoquant l’effondrement spectaculaire des valeurs boursières des géants de la Silicon Valley. Se positionnant comme la meilleure solution IA open source et bon marché, DeepSeek vient de faire perdre 1.000 milliards de dollars en l’espace d’une journée au premier éditeur américain et mondial des processeurs informatiques de haute performance.
Le choc provoqué par DeepSeek illustre l’accélération fulgurante de l’IA , aujourd’hui capable de traiter des données massives d’automatiser des tâches extrêmement complexes et de générer des réponses en temps réel à des requêtes extraordinairement compliquées capables de transformer des économies entières. Ce sont toutefois les pays qui manquent déjà à suivre le rythme vertigineux de l’évolution technologique dans le monde qui risquent de subir les dommages collatéraux de cette future guerre mondiale d’IA. Mais, pour la Tunisie, ces grands bouleversements technologiques représentent, à la fois, une menace et une opportunité. Notre pays qui peine à relever d’innombrables défis économiques structurels pourrait voir ses crises s’accentuer s’il manque de s’intégrer dans la nouvelle donne mondiale imposée par l’IA. Les atouts pour relever ce défi sont bel et bien là. En effet, la Tunisie bénéficie d’un capital humain de qualité. Grâce à un système éducatif, certes rectifiable, mais performant et une jeunesse dynamique, le pays dispose d’un vivier de talents dans les domaines des technologies de l’information et de l’ingénierie. Les universités tunisiennes forment chaque année des milliers de diplômés en informatique et en mathématiques, capables de contribuer au développement de solutions basées sur l’IA. En investissant dans des programmes de formation spécialisés et en encourageant l’entrepreneuriat technologique, la Tunisie pourrait faire de sa jeunesse un acteur clé de l’économie numérique.
Grâce à son positionnement au carrefour de l’Afrique, l’Europe et Moyen-Orient, la Tunisie peut devenir un hub régional pour l’innovation et les services numériques. Pour intégrer les chaînes de valeur mondiales liées à l’IA, elle doit créer les conditions qui permettent d’attirer les investissements étrangers et de développer des partenariats avec des entreprises technologiques internationales. Plusieurs start-up tunisiennes dans le domaine de l’intelligence artificielle (IA) ont émergé et ont réussi à se faire une place à l’international ces dernières années. Ces entreprises se sont souvent distinguées par leur innovation, leur expertise technique et leur capacité à répondre à des besoins spécifiques tant locaux qu’internationaux. Ces entreprises sont un exemple de la vitalité de l’écosystème entrepreneurial en Tunisie, qui ne cesse de croître, avec une forte capacité d’innovation dans des domaines comme l’intelligence artificielle. Elles participent activement à des événements internationaux, collaborent avec des incubateurs et attirent l’attention de partenaires étrangers. Le secteur de l’IA en Tunisie est promis à un bel avenir, mais à condition d’y croire.
H.G.