Par Myriam BEN SALEM-MISSAOUI
L’Algérie vient d’adopter un texte précisant les «dispositions liées aux modalités d’organisation, de préparation et de mise en œuvre de la mobilisation générale». Pour certains observateurs, tous les scénarios sont envisageables y compris le déclenchement d’un conflit régional. Quel sera l’impact d’une éventuelle escalade sur la stabilité de la région ?
C’est l’agence officielle TSA qui l’a révélé : «Le Conseil des ministres a examiné et adopté dimanche 20 avril un projet de loi relatif à la mobilisation générale. Avant même la tenue du conseil, l’annonce de l’inscription de ce point à l’ordre du jour a donné lieu à moult interprétations, d’autant que cela intervient dans une conjoncture de tension dans plusieurs pays frontaliers de l’Algérie.
Tension avec le Maroc et la France, instabilité en Libye et au Sahel, refus catégorique de normalisation avec l’entité sioniste, outre que ses richesses naturelles font de l’Algérie une cible de choix. C’est ce que pensent certains observateurs avertis. Et comme le dit le vieux adage «les gens de la Mecque connaissent mieux ses méandres». A quoi faut-il s’attendre ?
A cet effet, Dr Sahbi Khaldi : «Selon la presse algérienne, le Conseil des ministres a approuvé un projet de loi relatif à la mobilisation générale, visant à définir les dispositions liées aux modalités d’organisation, de préparation et de mise en œuvre de la mobilisation générale, prévue à l’article 99 de la Constitution», indique, également, un communiqué de la présidence de la République à l’issue de la tenue de la réunion du Conseil des ministres. Selon la même source : « L’Algérie n’a donc pas décrété la mobilisation générale et l’adoption du projet de loi ne signifie pas qu’elle s’apprête à le faire dans un proche avenir. Le pays se dote en fait d’un texte d’application d’une disposition prévue par la loi fondamentale. En effet: « l’article 99 de la Constitution prévoit que «le Haut Conseil de sécurité entendu, le président du Conseil de la Nation et le président de l’Assemblée populaire nationale consultés, le président de la République décrète la mobilisation générale en Conseil des ministres».
Guerre ou non ?
Selon Dr Sahbi Khaldi qui évoque la presse algérienne : «L’article en question n’apporte pas de précisions sur les circonstances pouvant motiver la mobilisation générale, sa durée, les modalités de sa mise en application, d’où la nécessité de clarifier les choses juridiquement en prévision d’une éventuelle situation nécessitant la mobilisation de toutes les capacités de la Nation, et pas seulement la mobilisation des troupes de l’armée et le rappel des réservistes. Il s’agit de mettre en place une procédure claire et sans failles permettant la mobilisation efficace et rapide de toutes les potentialités de la Nation en cas de risque de guerre ou de tout autre danger imminent». Et d’ajouter : «Le général d’armée Saïd Chanegriha, chef d’état-major de l’Armée nationale populaire (ANP), a présidé récemment la cérémonie officielle de passation de commandement. Installant le général-major Sid Ahmed Bormana à la tête de cette institution, en remplacement du général Ali Yahia Oulhadj.
Une nomination qui, au-delà de son aspect protocolaire, résonne dans un contexte sécuritaire et géopolitique que les autorités algériennes qualifient elles-mêmes de sensible. Sous le regard des cadres de la Gendarmerie et dans un cadre chargé de symboles, le message délivré par Chanegriha est limpide. Vigilance, loyauté et unité seront les piliers de cette nouvelle ère. Alors, l’Algérie, consciente des changements géopolitiques internationaux, se prépare à tous les scénarios pour justement défendre et protéger ses intérêts. Ce qui est logique...»
M.B.S.M.