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Mouvma de Ines Ben Othman : Ce ne sont jamais des simples chansons de stades…

Il a été à l’affiche de la compétition officielle des longs-métrages documentaires des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) 2023 avant l’annonce de son annulation. « Mouvma » ou « Des poètes pas comme les autres » de Ines Ben Othman sera projeté, demain, le 21 février 2024, à 18h30, en avant-première, à la salle « Ciné350 » à la Cité de la culture.  

D’une durée de 70mn, le film a été tourné dans plusieurs villes tunisiennes, à savoir, Tunis, Sfax, Gabès, Sousse et Bizerte, où la réalisatrice est allée à la rencontre de ses protagonistes, de ces poètes pas comme les autres, qui tissent avec passion et patience, avec une grande conviction, mot par mot les paroles de leurs chansons. Des chansons qui paraîtront en apparence banales, simples même insensées… Mais « les apparences sont si souvent trempeuses » et c’est pour cette raison que la réalisatrice Inès Ben Othman a tenté d’explorer cet univers très spécial, très souvent critiqué.

« Depuis ma découverte des groupes ULTRAS et après une longue recherche, j’ai opté pour un film sur leur mode de vie, leur attitude par rapport aux questions sociales, je me sens proche d’eux, proche de leur bataille pour la liberté », explique la réalisatrice dans sa note d’intention.

« Plusieurs chansons ont vu le jour dans les virages des stades, ces chansons dépassent les hymnes et slogans que les supporters avaient l’habitude de créer. En écoutant ces chansons qui font vibrer les virages, on se rend tout de suite compte que les paroles et le discours, parfois contestataire de l'ordre établi, sont une dénonciation de l’injustice sociale et une revendication de la dignité et de la liberté. Ces chansons sont devenues des hymnes contre la répression, contre l’injustice », lit-on dans le synopsis de ce long-métrage documentaire qui sortira dans quelques jours dans les salles de cinéma tunisien, au grand bonheur des cinéphiles comme des sportifs, surtout de ces groupes.

Réalisatrice engagée et féministe, Ines Ben Othman a focalisé dans ses documentaires comme dans ses films de fiction sur les tabous de la société, choisissant de donner la parole aux sans voix, aux personnes marginalisées. En témoignent ses films comme « Fantasmes », sorti en 2008 et primé dans plusieurs festivals, « D’amour et d’eau fraiche », sorti en 2011 et sélectionné au short film corner à Cannes, « Cinéma vu par…», « Entre deux », sorti en 2012, « Saida», sorti un an après, en 2013 et lauréat du prix du meilleur film documentaire au festival du cinéma européen, « Attitude », sorti en 2016 et « Salwa » en 2021 qui a fait couler beaucoup d’encre.

Adaptation d’une nouvelle de l’écrivain tunisien Lassaad Ben Hassine « Wahm leylet hob » qu’on traduit par « Illusion d’une nuit d’amour », « Salwa » a créé une vive polémique en Egypte, lors de sa programmation à la 8ème édition du Festival du court-métrage d’Alexandrie. Le film a été même interdit de projection en salle pour l’audace avec laquelle la réalisatrice a évoqué le quotidien d’une jeune travailleuse de sexe qui rêvait de vivre une vraie histoire d’amour.

Programmé dans d’autres festivals, « Salwa » a valu à sa réalisatrice Ines Ben Othman deux prix à la 7ème édition de Human Screen festival (HSF), Festival international du film des droits de l’Homme, Karama Tunisie, en 2022.

Imen ABDERRAHMANI

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