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Chronique j’ai lu par Amna Atallah Soula : Notre Monde Les Etats-Unis - Signe d’un remake de l’élection 2020

 Première place financière mondiale, les Etats-Unis sont également, les premiers importateurs et les troisièmes exportateurs au niveau planétaire. Ce grand pays s’impose ainsi, en tant qu’acteur majeur de la mondialisation. D’aucun aujourd’hui, ne peux lui contester le titre de super puissance. En tant que tel, il s’impose comme principal centre d’impulsion de la mondialisation, son vecteur. Pour cela même, son model culturel, à travers les mass-médias et internet, a déferlé dans les quatre coins de la planète (de la carte visa au coca-cola).

Le <<soft power>>, une nouvelle forme de pouvoir au niveau international et que les Etats-Unis revendiquent, les rend influents. Il fait naître, par la même le sentiment qu’ils ne recourent pas à la force.

Economiquement, trente cinq entreprises multinationales sur cent sont américaines. Ils demeurent meilleurs dans le jeu du libre-échange ; puisque concepteurs de son mode de fonctionnement et de ses règles. Un concept économique mis en place dans l’optique de garantir leur suprématie.

Pour toutes ces considérations, les évènements et le déroulement de l’élection présidentielle actuellement en cours dans ce pays, s’imposent à tout un chacun d’entre nous.

Le décisif <<super Tuesday>>

Les dés sont jetés, Joe Biden et Donald Trump confirment leur statut de candidat à la présidentielle. Peu de doute régnait sur cette issue. Ce 12 mars, au cours du fameux super mardi, le tour est joué ! Aux primaires de la Géorgie, Joe Biden a validé son titre de candidat en s’attribuant suffisamment de délégués dans le camp du Parti démocrate.

 A cette même étape des primaires, voire le même jour, Donald Trump fait main basse sur le Parti républicain et remporte à son tour, l’investiture de ce parti. Il élimine la concurrence (une dizaine de candidats).

 A retenir toutefois, que la Géorgie est considérée par les démocrates, comme étant décisive ; car elle avait fait basculer l’élection en 2020, en votant majoritairement pour le candidat Joe Biden.

 Le remake de 2020

 Constituée majoritairement d’évangélistes baptistes, la Caroline du Sud s’offre une conception propre à elle des Eglises : les unes pour les blancs et d’autres pour les noirs. La proportion des Afro-Américains est l’une des plus importante 26°\ ° de la population, pas de mélange de genre dans cet Etat du palmier, s’il vous plait ! Pas étonnant d’ailleurs, en 1860 cet Etat fut le premier à faire sécession pour maintenir l’esclavage. Il n’est nullement surprenant, non plus, d’y trouver un imposant foyer de la droite qui s’élève comme un édifice infranchissable face à l’incursion des démocrates. C’est sans doute pour cela, que Biden avait tenu sa première primaire dans cet Etat. Il sait qu’il détient un potentiel de sympathie auprès de la communauté Afro- Américaine de cette région et qu’elle lui est fidèle pour avoir été le vice-président d’Obama.

 Un long et complexe processus électoral

 Au cours de cette étape de l’élection, chaque Etat est libre de fixer ses lignes directives pour les votes aux primaires 1- les primaires ouvertes : des électeurs non affiliés au parti peuvent voter (Brown, un démocrate a voté à la primaire du Parti républicain, selon le Monde),

2-les primaires fermées : des Etats préfèrent ne faire voter que leurs électeurs du parti,

3- les primaires semi-ouvertes : les électeurs du parti et seuls les électeurs indépendants qui ne sont pas affiliés à un parti y participent

4- les caucus : certains Etats choisissent ce mode ; ça consiste à voter après avoir suivi le discours d’un représentant du parti ou d’un candidat

 Généralement les démocrates penchent pour les primaires, ils incitent les Etats à les organiser. Leur choix pour les premières primaires ou caucus s’est porté sur l’Iowa, le Nevada et la Caroline du Sud, cette option est loin d’être innocente. Elle a permis de mettre au-devant de la scène des favoris et créer ainsi un phénomène d’entrainement ; ce qui ne manquera de profiler, tant soit peu, le candidat investi pour la présidentielle.

 Chez les républicains, ce sont les caucus et les débats entre les candidats qu’ils favorisent. Pour eux le temps fort est situé dans la période qui va jusqu’au 5 mars et dans pas moins de 17 Etats.

 Une autre étape importante

 Le choix des délégués est crucial dans cette élection présidentielle. A ce niveau il existe également des choix à faire,

1- Les supers délégués, ceux là ne sont pas désignés par les électeurs du parti. Ils sont nommés parce qu’ils sont des officiels du parti ou d’anciens élus. Ils sont libres de leur choix quant au candidat. Une option que beaucoup jugent non démocratique

2- Les délégués désignés par les électeurs. Leur nombre est fixé par le parti proportionnellement au nombre de la population de l’Etat.

Pour qu’un candidat soit sûr d’être investi, il doit recueillir plus de la moitié des voix des délégués. Le candidat républicain doit être élu par 1235 voix.

 Ce processus s’annonce plus complexe chez les démocrates. Si les candidats en lice sont nombreux, seuls les délégués élus votent au premier tour ; dans ce cas la majorité est de 1895 voix. Si un deuxième tour s’impose (souvent rare), les supers délégués, qui sont désignés, entrent en jeu. La majorité devient alors 2267. Dans certains Etats c’est la règle du<< winner takes it all>> le vainqueur rafle le tout. Le candidat qui a le meilleur score se rallie à lui l’ensemble des délégués.

 Avant la convention finale, des candidats, à la lumière de leur faible score, vont se retirer de la course au profit du favori. Lors des conventions, les délégués sont amenés à voter pour l’investiture officielle de chacun des deux candidats à la Maison blanche.

 La convention des républicains va se dérouler à Milwaukee du 15au 18 juillet. Celle des démocrates, elle aura lieu à Chicago du 19 au 22 aout.

 Deux candidats et des défis

  Donald Trump, doit faire face à quatre inculpations et 91 chefs d’accusations, selon CNN. Pour avoir eu l’intention d’inverser les résultats de la présidentielle de 2020 et entre autres pour le délit de conserver chez lui des documents présidentiels confidentiels.

 Joe Biden est amené à faire face à 59\ d’électeurs qui lui sont défavorables selon le New York Times. La guerre à Gaza a influencé certains électeurs démocrates voire les plus jeunes. Dans les Universités, des initiatives sous forme de manifestations sont organisées pour protester contre le soutien de Biden aux bombardements des populations palestiniennes par l’occupant israélien. Les manifestants exigent de Biden un cessez-le-feu immédiat et qu’il renonce au soutien apporté à cet occupant.

 Les voix défavorables à Trump sont de l’ordre de 54\° et suscitent les mêmes réticences qu’en 2020. Selon des médias américains, les plus instruits des électeurs des banlieues des grandes villes et des femmes désertent le parti en réaction à la violence de son tempérament. Ainsi, des divisions apparaissent au sein du Parti républicain. Ceux qui inquiètent le plus Trump sont les ennemis judiciaires qui ne manqueront pas de le rattraper. Des sondages annoncent que 50 \0 de ses appuis pourraient lui retirer leur confiance s’il lui arrive d’être condamné avant novembre. Mais on s’attend à ce que les échéances soient reportées.

 Sur les questions du quotidien, Joe Biden, selon des déclarations recueillies par le Monde, est le meilleur depuis Franklin Roosevelt ! Les Etats-Unis ont réussi à faire de grands investissements.

Bien qu’après son discours de l’Etat de l’Union, Biden ait pu gagner des points <<il ne faut pas sous-estimer ce vieux lion>> ; son âge 81ans pose un sérieux problème pour pas moins de 70\° des électeurs. Ses lapsus, la défaillance révélée de sa mémoire et sa fragilité physique (à terre plus d’une fois), les inquiètent.

 Les deux candidats vont s’affronter sur le problème de l’Age ; mais tous les deux sont, en fait, de la même génération. Ils auront à s’affronter également à propos de la question de l’émigration, cheval de bataille de Trump. Il pousse à l’extrême en promettant, qu’une fois élu il s’attaquera avec force aux migrants mexicains et avance avec arrogance qu’il libérera les émeutiers du Capitole.

 Le discours de Baden apparait particulièrement pugnace, et ce, en vue de mobiliser l’électorat afro-américain et hispanique. Dans d’autres moments, pour séduire l’électorat républicain, il lui arrive de caresser dans le sens du poil pour ce qui est du problème de l’émigration.

 En attendant la fin de ce long processus électoral, les observateurs auront droit à un fort nombre de shows à l’américaine. Et, qui feront, certes, couler beaucoup d’encre.

 

 

 

 

 

 

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