Selon les données publiées récemment par l'Observatoire National de l'Agriculture (ONAGRI), le déficit de la balance commerciale alimentaire a reculé de 89,4% pour se situer à 211,4 millions de dinars (MD), au terme de l’année 2023. Selon la même source, les exportations alimentaires ont enregistré une hausse de 21,3% en valeur, alors que les importations ont baissé de 6,2%.
La baisse du déficit s'explique, selon l'ONAGRI, par l'augmentation des exportations d'huile d'olive de 52,4%, conjuguée à une hausse de 27,5% des prix à l'export, et de la baisse des prix à l’importation des céréales, des huiles végétales et du lait et dérivés.
Des exportations en forte hausse
Sous cet angle, le secteur de la production alimentaire et agricole a enregistré la plus forte croissance des exportations en 2023, avec une augmentation de 21,3%, à la fin du mois de décembre dernier, tirée principalement par les exportations de l'huile d'olive, des dattes et dans une moindre mesure, d'agrumes et de produits de la pêche, selon les données de l'Institut national de la statistique (INS).
Les échanges des produits agricoles et alimentaires sont très sensibles à trois facteurs : les quantités échangées, le taux de change du dinar et les cours des matières premières sur les marchés internationaux.
Dans ce contexte, le dinar tunisien a marqué son amélioration ces derniers mois face à plusieurs devises étrangères de référence. Depuis le début de l'année dernière, la monnaie nationale s'est appréciée de 2 à 4% par rapport au dollar américain, une monnaie majeure pour les échanges de produits alimentaires, tandis que le dinar s'est généralement stabilisé par rapport à l'euro.
L’agriculture demeure d’une grande importance
Le secteur agricole demeure d’une grande importance du fait de sa contribution à la réalisation des objectifs nationaux en matière de sécurité alimentaire, de création d’emplois, d’équilibre régional, de gestion des ressources naturelles, de renforcement des avoirs en devises et de réduction du déficit du commerce extérieur.
Après une baisse relative de sa contribution au produit intérieur brut (PIB) jusqu’en 2010, la part du secteur agricole a augmenté ces dernières années pour se situer aux alentours de 10,5% en 2018-2019. L’agriculture a montré une certaine résilience et ce secteur assure un rôle d’amortisseur et permet de garantir un seuil important de croissance de l’ensemble de l’économie dans un contexte marqué, durant certaines années, par des vagues de sécheresse qui impactent l’appareil productif.
Dans un contexte d’une balance commerciale, globale et agroalimentaire, dont le solde s’améliore, accroître la valeur des exportations et limiter la valeur des importations sont deux alternatives envisageables pour maîtriser ce solde davantage. Booster les exportations constitue l’alternative la plus plausible du fait des opportunités offertes en termes d’augmentation de la production et de valorisation des produits (conditionnement, certification, transformation…) et de leurs retombées sur la consolidation de la croissance de l’économie en général.
Cependant, ceci nécessite l’amélioration continue de la compétitivité. Ainsi, le contrôle des importations constitue un souci majeur dans un contexte de fluctuation des prix internationaux des produits agricoles et une diversification de la demande à la suite du changement de mode de consommation.