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L’Afrique s’efforce pour maîtriser sa dette publique

Selon un rapport publié par la Fondation Mo Ibrahim le mardi 18 juin 2024, 50 pays africains présentent un ratio dette/PIB inférieur à ceux du Japon et des États-Unis.

Cette observation met en lumière une disparité significative dans les niveaux d'endettement mondial, soulignant à la fois les défis et les opportunités économiques pour le continent africain.

Etat des lieux

Le rapport, fondé sur les évaluations du Fonds monétaire international (FMI), révèle que parmi les 52 pays africains évalués, seuls le Soudan et l'Érythrée dépassent les niveaux d'endettement du Japon (254,6% du PIB) et des États-Unis (123,3% du PIB).

Le Soudan reste le pays le plus endetté au monde avec un ratio dette/PIB de 280,3%, suivi par l'Érythrée avec 207%. En revanche, le ratio moyen dette/PIB pour l'ensemble du continent africain est de 68,6% en 2024, nettement inférieur à ceux des deux grandes économies asiatiques et nord-américaines.

Situation de la Tunisie

Rappelons à cet égard que selon des observateurs, le ratio de la dette publique de la Tunisie par rapport à son PIB a connu une hausse significative ces dernières années. En 2014, le ratio dette/PIB était de 50,74%.

Ce ratio a ensuite progressé pour atteindre 72,51% en 2019. Les prévisions indiquent que le ratio d'endettement pourrait atteindre 79,4% du PIB en 2022.

Dette et surendettement

Cependant, malgré des ratios dette/PIB relativement bas pour la majorité des pays africains, 28 d'entre eux étaient en crise de la dette en 2022 selon l'ONG britannique Debt Justice.

Cette classification inclut les pays où le remboursement de la dette pèse lourdement sur l'économie, en se basant sur des indicateurs comme le coût du service de la dette par rapport aux recettes de l'État et aux exportations.

Le FMI, quant à lui, identifie huit pays africains en situation de surendettement : la République du Congo, le Ghana, le Malawi, São Tomé-et-Principe, la Somalie, le Soudan, la Zambie et le Zimbabwe. Ces divergences dans les définitions et les critères utilisés pour évaluer la crise de la dette mettent en évidence les complexités de la gestion de la dette souveraine.

Le rapport souligne une augmentation alarmante du coût du service de la dette extérieure en pourcentage des dépenses publiques, qui a plus que triplé au cours des quinze dernières années, passant de -4% en 2009 à plus de 12% en 2024.

Cette tendance est particulièrement préoccupante pour de nombreux pays africains, qui doivent allouer une part croissante de leurs ressources publiques au remboursement de la dette.

Impacts et défis

Cette situation a des conséquences directes sur les budgets publics. Quinze pays africains figurent aujourd'hui parmi les vingt pays ayant les ratios service de la dette extérieure-recettes publiques les plus élevés au monde, avec des taux alarmants comme ceux de l'Angola (62,7%), de la Zambie (42,2%), et de l'Égypte (39,9%).

En conséquence, 25 pays africains ont dépensé plus de ressources publiques pour les intérêts nets du service de la dette que pour la santé entre 2019 et 2021.

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