Au cours des dernières années, le secteur industriel tunisien a perdu une part significative de son marché européen, passant de 0,6% en 2010 à seulement 0,4% en 2023. Cette tendance inquiétante est l'une des manifestations les plus évidentes du processus de désindustrialisation observé dans le pays.
La Tunisie, connue pour son industrie manufacturière dynamique, est confrontée à un défi majeur : la désindustrialisation.
Données clés
Les statistiques récentes montrent que la balance commerciale de la Tunisie avec l'Union européenne était excédentaire à fin décembre 2023, atteignant 9,2 milliards de dinars.
Les exportations de la Tunisie vers l'UE ont augmenté de 12,3%, atteignant 43,6 milliards de dinars, tandis que les importations ont ralenti à 34,5 milliards de dinars. Ces chiffres ont contribué à une amélioration du taux de couverture à 78,4%et à une diminution du déficit commercial entre décembre 2022 et 2023.
La France et l'Allemagne sont parmi les pays de l'UE avec lesquels la Tunisie a enregistré des excédents commerciaux significatifs, tandis que des déficits importants ont été enregistrés avec d'autres pays hors UE tels que la Chine, la Russie, l’Algérie et la Turquie, principalement en raison d'importations élevées d'énergie et de céréales.
Les principaux partenaires commerciaux de la Tunisie pour l'exportation vers l'Union européenne :
La France représente une part importante des échanges commerciaux. En 2023, les exportations de la Tunisie vers la France ont augmenté de 9,2%.
Italie : le pays est également un partenaire majeur pour la Tunisie en termes d'exportations. En 2023, les exportations de la Tunisie vers l'Italie ont augmenté de 18,7%.
L'Allemagne joue un rôle important en tant que partenaire commercial pour la Tunisie. En 2023, les exportations de la Tunisie vers l'Allemagne ont augmenté de 13,8%.
L'Espagne est un autre partenaire commercial essentiel pour la Tunisie. En 2023, les exportations de la Tunisie vers l'Espagne ont augmenté de 32,8%.
Les Pays-Bas font partie des principaux partenaires commerciaux de la Tunisie pour les exportations vers l'Union européenne. En 2023, les exportations de la Tunisie vers les Pays-Bas ont augmenté de 19,6%.
Ces chiffres illustrent l'importance de ces partenaires commerciaux pour les exportations tunisiennes vers l'Union européenne et soulignent la croissance des échanges entre la Tunisie et ces pays en 2023.
Facteurs de la désindustrialisation
La désindustrialisation en Tunisie est le résultat de plusieurs facteurs, notamment la concurrence accrue des pays à bas coûts de main-d'œuvre, les faiblesses structurelles de l'économie, les problèmes de compétitivité, et les difficultés liées à l'accès au financement et à la modernisation des infrastructures.
Cette situation fragilise non seulement le secteur industriel, mais également l'économie dans son ensemble, affectant la croissance économique et l'emploi.
Relance du secteur industriel
Face à ces défis, il est capital pour la Tunisie de mettre en œuvre des stratégies efficaces pour revitaliser son secteur industriel et relancer ses exportations vers l'Union européenne (UE).
À l'horizon 2030, l'objectif est ambitieux : atteindre un taux de croissance économique de 3% nécessite que les exportations de biens et services du pays atteignent 120 milliards de dinars, contre 72 milliards de dinars en 2023.
Pour atteindre cet objectif, plusieurs mesures doivent être envisagées. Il est essentiel d'investir dans la modernisation et la diversification du secteur industriel, de renforcer la compétitivité des entreprises, d'améliorer l'accès au financement, de promouvoir l'innovation et la recherche et développement, ainsi que de développer des partenariats stratégiques avec des entreprises européennes.
Pour réindustrialiser la Tunisie et stimuler ses exportations vers l'Union européenne (UE) et de nouveaux partenaires, le pays doit adopter des stratégies rigoureuses et ciblées.
Premièrement, une diversification de l'économie est essentielle, mettant l'accent sur le développement de secteurs industriels nouveaux et existants tels que l'agroalimentaire, l'industrie pharmaceutique et les énergies renouvelables.
Deuxièmement, l'amélioration du climat des affaires est cruciale pour attirer les investissements nécessaires à la croissance industrielle. Des réformes visant à simplifier les procédures administratives, à réduire les obstacles bureaucratiques et à garantir la sécurité juridique sont indispensables.
Enfin, la promotion de la recherche, de l'innovation et du développement des compétences joue un rôle clé dans la création d'une industrie compétitive et dynamique. L'investissement dans la recherche et la formation professionnelle permettra à la Tunisie de développer des produits et des technologies innovantes, tout en renforçant les compétences de sa main-d'œuvre pour répondre aux exigences du marché.