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Le coût de la dette de l’Afrique hypothèque sa prospérité

Les récentes annonces concernant l’Afrique sur le marché international de la dette par émission de titres publics relancent toute la pertinence d’un rapport rédigé en juin 2023 par l’African Sovereign Debt Justice Network (AfSDJN) sur le besoin de réformer l’architecture mondiale de la dette.

Lors de sorties de la Côte d’Ivoire et du Bénin, les taux d’intérêt bas ont surpris les analystes. De même que les rendements qui reculent sur les eurobonds du Nigeria. Cependant, la sortie du Kenya et l’évolution des rendements sur les eurobonds de l’Égypte rappellent que l’Afrique reste une région marginalisée sur le marché international des capitaux.

Les économies mises à mal

Une situation qui est parfois perçue comme une injustice, alors même que les dirigeants de la région font des efforts pour redresser leurs économies mises à mal par une succession de crises dont ils ne sont pas vraiment responsables.

En juin 2023, l'African Sovereign Debt Justice Network (AfSDJN) a publié un rapport proposant des réformes pour l'architecture mondiale de la dette en vue d'une plus grande équité et transparence.

Dans son rapport, l’AfSDN proposait plusieurs réformes pour plus d’équité et de transparence dans la manière dont sont fixés les prix de la dette souveraine des pays africains. Le document insiste notamment sur la création d'un cadre juridique multilatéral pour la restructuration de la dette souveraine et une réforme visant à renforcer la transparence et l'équité dans le système de notation de crédit.

Restructuration de la dette souveraine

La création d'un cadre juridique multilatéral, proposé dans le rapport de l’AfSDN, vise à résoudre le problème de la gestion inéquitable et inefficace de la dette souveraine africaine.

S'appuyant sur une résolution de l'ONU de 2014, cette proposition suggère l'établissement d'un cadre juridique international pour rendre les processus de restructuration de la dette souveraine plus équitables. Un tel cadre serait un outil contraignant pour tous les créanciers, y compris les acteurs privés, favorisant des négociations plus équilibrées et prévenant les litiges coûteux.

Critères de notation

Une autre proposition formulée dans le rapport concerne un changement radical des critères d'évaluation des agences de notation. L'idée est de créer un marché africain de la pension livrée ou la Facilité de Liquidité et de Durabilité (FLD) comme solution aux besoins ponctuels de liquidité des pays africains.

Selon le rapport, les pays africains pourraient économiser jusqu'à 74,5 milliards de dollars si les notations de crédit étaient basées sur des évaluations moins subjectives. Cette proposition reflète les conclusions d'une étude publiée par le PNUD en avril 2023 sur le rôle des notations souveraines dans la réduction du coût des emprunts en Afrique.

Perspectives d’ajustement

Bien que les suggestions pour une réforme de l'architecture financière mondiale ne soient pas nouvelles, celles proposées par l'ouvrage de l'AFSDJN sont émises dans un contexte marqué par une série de crises mondiales, qui ont provoqué ou accentué les tensions dans les budgets des États, notamment ceux d'Afrique.

Si le marché international des capitaux a servi de levier pour plusieurs pays de la région, la possibilité d'y recourir reste assez limitée pour les Africains, qui font face à des maturités courtes et des taux d'intérêt élevés.

Néanmoins, les avantages potentiels d'une réforme de l'architecture mondiale de la dette pour l'Afrique sont nombreux. Une gestion plus équitable de la dette souveraine permettrait aux pays africains de réallouer des ressources précieuses vers des secteurs prioritaires tels que l'éducation, la santé, les infrastructures et le développement durable.

Cela favoriserait une croissance économique durable et inclusive, réduirait la dépendance à l'égard de l'aide extérieure et renforcerait la souveraineté financière des pays africains.

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