Le public de la salle d’Opéra (Cité de la Culture) s’est laissé emporter, avant-hier, sur les rythmes de cette « Full moon » explorant les origines de la danse et des rythmes du jazz. Œuvre signé par le chorégraphe de renom Josef Nadj.
Création française, « Full Moon » (Pleine Lune) a été présentée dans le cadre de la section « Théâtre du monde », avec sur scène sept danseurs d’origine africaine qui ont mené les spectateurs dans un voyage à la fois musical et historique.
Entre rituel sacré, mouvements de pieds, grimaces, cris, les danseurs ont occupé l’espace, laissant leurs corps racontant toute l’histoire de cette musique devenue populaire, internationale et cette danse qui a envahi les scènes et ébloui les artistes des quatre coins du monde.
Des rythmes hachés, des claves, puis soudain des cuivres et des cymbales…des genoux qui tremblent, des bouches ouvertes, des yeux qui roulent, des râles et des énergies telluriques…les spectateurs se sont laissés hypnotisés par l’énergie et le caractère cathartique du mouvement qu’il soit solitaire ou en groupe. Ces rythmes et ces danses ont été cette voie à prendre pour une immersion dans l’essence de l’art, cette force libératrice exutoire des maux de l’être humain et son arme de résistance contre l’injustice.
En effectuant une recherche sur les origines de la danse et de la musique jazz, Nadj questionne l’esclavage, rendant hommage aux milliers d’africains emmenés pour travailler dans les champs de coton de l’Amérique, dans des conditions inhumaines, jugés juste pour la couleur de leur peau.
Débutant torses nus, les danseurs finissent par porter des costumes et des masques comme l’homme blanc, une manière de sonner la fin de l’esclavage et le début de l’assimilation. Seuls les pieds nus du danseur continuent à assurer cette connexion avec la terre…
Spectacle époustouflant, énergique, « Full Moon » de Josef Nadj se veut un hommage à la culture africaine, au métissage, à la différence et à l’art comme moyen de libération et d’affirmation de l’identité et de l’humanité.