Selon un nouveau rapport présenté comme une contribution de l'Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans le cadre du projet « Réponses aux conséquences de la crise de la covid‑19 sur les chaînes de valeur alimentaires et la sécurité alimentaire en Tunisie », les superficies céréalières emblavées ont baissé ce qui a engendré des niveaux de production inférieurs au potentiel requis.
L’objectif de la sécurisation de l’offre céréalière en Tunisie devrait se baser sur l’amélioration de l’environnement économique pour les céréaliculteurs pour stopper la baisse des superficies céréalières qui sont au plus bas depuis 1996, indique le rapport ajoutant que cette contraction de la superficie totale emblavée s’accentue et n’est pas de nature à favoriser l’atteinte des objectifs nationaux en termes de production et en termes d’autosuffisance en céréales dans un contexte marqué par la hausse de la consommation nationale apparente et la volatilité des prix sur le marché international.
Les révisions des prix à la production opérés par les décideurs sont en décalage avec la hausse les cours mondiaux et n’ont pas compensé totalement l’évolution des cours internationaux en dinars et la juste rémunération des céréaliculteurs tunisiens n’est pas assurée car les prix à la production ne permettent pas de couvrir des coûts de production croissants. On note, dans ce même contexte, que plusieurs analyses montrent que la politique des prix actuelle n’est pas favorable à une augmentation de la production et de la productivité et que les prix fixés ne suffisent plus à couvrir des coûts de production qui augmentent sous l’effet de la dépréciation du dinar.
Cette politique n’est pas favorable aux petits exploitants et a perdu son efficacité en termes de transferts réels et d’amélioration des revenus et n’incite plus à produire plus ni mieux.
Le rapport recommande entre autres la revue et le mise en place de mécanismes d’incitations économiques pour encourager les agriculteurs à produire des céréales et le travail sur un programme réaliste d'extension des superficies céréalières qui tient compte surtout de la disponibilité des ressources en eau au niveau des zones sélectionnés, notamment les périmètres irrigués (estimés actuellement à 70 000 ha) pour augmenter la production nationale.
On évoque aussi l’importance des incitations à l’instauration des contrats de culture entre les céréaliculteurs et les centres de collecte et l’intensification des campagnes de vulgarisation pour diffuser les bonnes pratiques agricoles et la valorisation des acquis de la recherche notamment la pratique de l’assolement céréale/légumineuse et l’application des paquets technologiques adaptés.